L’isotrétinoïne pour traiter l’acné : quelles précautions ?

L’isotrétinoïne pour traiter l’acné : quelles précautions ?

L’isotrétinoïne est souvent considérée comme un médicament miracle pour soigner l’acné. Si elle est efficace, ses effets secondaires réels et supposés inquiètent depuis plusieurs années. Afin de prévenir les risques liés à sa prescription, l’ANSM a renouvelé ses mises en garde le 2 mars 2021 lors d’une consultation publique.

À qui ce médicament est-il destiné ?

Pour commencer, l’isotrétinoïne s’adresse surtout aux adolescents et aux jeunes adultes qui sont les plus touchés par l’acné.

Cette maladie de peau est le résultat d’une inflammation du follicule pilosébacé ! Autrement dit, cela provient de l’irritation et du gonflement des petits sacs du derme qui contiennent les poils et les glandes productrices de sébum.

Ce phénomène est bien visible puisqu’il produit en surface des boutons rouges inesthétiques et parfois douloureux au toucher. Sans gravité, ces imperfections peuvent malgré tout laisser des cicatrices mais surtout créer des complexes !

L’acné apparaît généralement à la puberté, vers 12 ans, et peut se poursuivre jusqu’à 25 ans. Plus elle perdure, plus elle devient difficile à gérer sur le plan émotionnel, en particulier à un âge où l’on se construit et où avoir confiance en soi est primordial.

Comment fonctionne l’isotrétinoïne ?

L’isotrétinoïne est une molécule dérivée de la vitamine A. Elle est utilisée en pharmacologie pour son action anti-inflammatoire sur les follicules pileux et surtout pour bloquer la production de sébum par les glanes sébacées.

De ce fait, c’est un principe actif que l’on retrouve dans plusieurs médicaments indiqués en cas d’acné sévère ou modérée.

Le traitement à l’isotrétinoïne dure en général 4 à 6 mois. Si la posologie est bien respectée, on constate une disparition complète de l’acné dans plus de 85 % des cas.

Son efficacité n’est pas remise en cause. Dans la majorité des cas, une seule cure de plusieurs mois suffit à vous débarrasser définitivement des boutons !

Néanmoins, elle n’est pas toujours prescrite. L’isotrétinoïne possède des effets indésirables qui demandent un suivi rigoureux par un médecin et une attention particulière du patient et de son entourage.

Quels sont les risques liés au traitement à base d’isotrétinoïne ?

Les médicaments à base d’isotrétinoïne inquiètent à plusieurs niveaux :

  • Dépression : Même si cela fait encore l’objet d’études, on soupçonne depuis longtemps ce principe actif de provoquer ou d’aggraver l’état dépressif des personnes sous traitement.
  • Augmentation des lipides sanguins : Ce médicament favorise l’augmentation du taux de cholestérol et des triglycérides dans le sang.
  • Augmentation des transaminases : Elle révèle l’apparition de complications hépatiques.
  • Anomalies de développement fœtal : On sait que l’isotrétinoïne est tératogène, c’est-à-dire qu’elle peut causer des malformations graves sur le fœtus, notamment au visage, au cœur et au cerveau. Pourtant, 175 grossesses sont exposées à ce médicament chaque année ! Récemment on la suspecte également d’être à l’origine de cas d’autisme.

Quelles recommandations aux professionnels de santé ?

Seul le dermatologue peut faire la prescription initiale. Elle est ensuite renouvelée chaque mois par lui ou un médecin jusqu’à la fin de la cure. Dans une consultation publique du 2 mars 2021, l’ANSM rappelle les conditions à respecter :

  • Délivrance d’une ordonnance qui n’excède pas 30 jours de traitement.
  • Retrait possible en pharmacie limité aux 7 jours qui suivent la consultation.
  • Prescription de l’isotrétinoïne uniquement en dernier recours, après échec d’autres solutions locales et antibiotiques.
  • Détection d’éventuels antécédents psychiatriques et sensibilisation du patient et de ses proches aux symptômes de la dépression tout au long de la cure.
  • Analyse des bilans sanguins concernant le taux de lipides et les transaminases avant traitement, le premier mois, puis au minimum une fois tous les trois mois.
  • Information délivrée aux femmes et aux adolescentes sur les anomalies de développement du fœtus en cas de grossesse.
  • Obtention d’un test de grossesse sanguin négatif de la part de la patiente quelques jours avant chaque consultation et un mois après la dernière prise médicamenteuse.
  • Contrôle ou mise en place d’une contraception efficace : implant ou stérilet qui ne sont pas à risque d’oubli ou contraception double (ex. pilule contraceptive et préservatif).

Quel comportement adopter côté patient ?

L’ANSM a tout mis en œuvre pour que les professionnels de santé délivrent l’isotrétinoïne dans les meilleures conditions possibles. S’ils constatent des signes préoccupants au cours des consultations, ils ont le choix d’adapter la posologie ou d’arrêter la prescription.

Cependant, quelques précautions sont aussi à prendre par le patient :

  • Ne pas hésiter à confier d’éventuels troubles de l’humeur ou symptômes dépressifs.
  • Éviter l’exposition au soleil en raison d’une peau sèche qui devient particulièrement sensible à la chaleur et aux UV.
  • Privilégier les lunettes aux lentilles de contact car l’isotrétinoïne entraîne une sécheresse oculaire souvent inconfortable.
  • Prendre soin de sa peau en utilisant des lotions hydratantes et du baume à lèvres.
  • Ne pas faire de don du sang dès le début du traitement et jusqu’à un mois après l’arrêt complet.
  • Pour les femmes et les adolescentes, veiller à bien respecter les mesures de contraception mises en place avec le médecin, pendant le traitement et au minimum 1 mois après son arrêt.
  • En cas de grossesse, suspendre immédiatement le traitement et consulter.
  • Ne jamais partager ses médicaments avec une autre personne.

Quelles alternatives à l’isotrétinoïne ?

Avant de passer à un traitement médicamenteux lourd, les solutions locales plus douces sont le premier réflexe à avoir pour chasser les boutons.

Pour vous y repérer, voici les points caractéristiques des soins anti-acné pour nous pouvons vous proposer à la pharmacie à Quéven :

  • Purifiant : Des exfoliants légers, des nettoyants à base d’acide salicylique ou d’AHA permettent d’éliminer les peaux mortes tout en douceur. En effet, avec des gommages trop agressifs, votre peau se défend et produit du sébum en excès !
  • Assainissant : Pour limiter l’inflammation et l’infection des boutons, la présence d’agents antibactériens dans les cosmétiques est recommandée. Le zinc et l’huile essentielle de tea tree sont fréquemment utilisés pour cette raison.
  • Équilibrant : Afin que la peau régule sa quantité de sébum, il faut l’hydrater avec un produit non comédogène qui laisse les pores respirer. A titre d’exemple, le patient pourra trouver un soin adapté avec les cosmétiques Hyséac pour peau à imperfections et tendance grasse de Uraige ou encore la gamme Sebiaclear du laboratoire de cosmétiques SVR.

En 2e intention ou en complément de soins locaux, le médecin peut également prescrire des antibiotiques de la famille des cyclines ou des macrolides pour leur action anti-inflammatoire. Pour terminer, au décours du traitement, le patient pourra faire une cure Detox pour favoriser l’élimination des toxines.